Les 10 livres qui ont marqué ma vie

Animer un espace de coworking revêt de nombreuses facettes. Parmi celles que j’ai mises en application avec beaucoup de plaisir, il y a la création d’une bibliothèque partagée. La nôtre compte aujourd’hui plus de 150 ouvrages.

Parmi eux, il y a quelques-uns de mes « best-sellers » personnels. Pas tous. Pour ceux qui ne sont pas coworkers au 50 Coworking, comme je suis hyper sympa, je vais partager ici leurs références, pour que vous alliez comme des grands vous les fournir chez votre libraire préféré.

J’ai réfléchi à ce qui faisait qu’un livre avait eu de l’importance pour moi. J’ai trouvé plusieurs réponses à cette question.

Les sagas qui nous entraînent dans des univers incroyables

Commençons par les centaines d’heures que j’ai passées loin, mais alors très loin, de notre planète Terre. La lecture a ce grand avantage qu’elle nous fait voyager sans avoir à partir très loin.

C’est vraiment le cas lorsqu’on plonge dans l’univers de Terry Pratchett et de ses Annales du disque-monde. Dans une ambiance moyenâgeuse fantastique, on croise des sorcières, des Dieux et même la Mort en personne, sans parler de la grande tortue A’Tuin qui ballade ce monde sur son dos. Formidable métaphore de notre société, j’ai personnellement un petit faible pour Mémé Ciredutemps, sorcière réac’ et d’une mauvaise foi légendaire. Ne vous attendez pas à des scénarios dignes du Seigneur des Anneaux, alliant gravité et actes de bravoure, mais plutôt à une folle danse endiablée que vous aurez du mal à suivre, mais qui vous fera mourir de rire. Si vous choisissez de partir à la découverte de ce monde, ne passez pas à côté des notes de bas de page, véritables pépites.

Moins déjanté mais tout aussi créatif, Anne Rice, rendue célèbre par son Entretien avec un dolmenvampire, nous a laissé une littérature extrêmement riche, notamment sa Saga des Sorcières. Nous sommes plongés dans une histoire familiale qui débute au 17ème siècle entre l’Ecosse et la Nouvelle-Orléans, faite de mystères, de drames et de malédictions… Il est des livres qu’on a du mal à laisser sur la table de chevet lorsqu’on éteint la lumière, de peur qu’ils ne s’animent pendant la nuit… Vous voyez ce que je veux dire ? C’est le cas de cette saga. Son troisième tome, Taltos, est une véritable apothéose : il peut être lu de manière indépendante si vous n’accrochez pas avec les deux premiers ouvrages. C’est également une très bonne tentative pour faire revenir des ados blasés à la lecture.

Beaucoup plus réaliste, la série Millénium de Stieg Larsson est aussi beaucoup plus dérangeante… Elle nous présente notre société sous ses pires auspices, avec une anti-héroïne comme on les aime : Lisbeth Salander est une jeune femme traumatisée mais forte, qui s’en sort seule tout en ayant besoin de liens, qui utilise des méthodes très « borderline », pour ne pas dire ultra-violentes, mais dont la part transgressive est justement jouissive pour le lecteur. Vous avez vu les films, les séries TV ? Lisez tout de même les livres, vous ne le regretterez pas. Si vous les avez déjà lus et que vous avez aimé cette ambiance, vous pouvez attaquer d’autres sagas nordiques, comme La Trilogie des Neshov, d’Anne Ragde : moins sensationnelle, cette série nous fait pénétrer dans le quotidien sordide d’une famille de paysans empêtrés dans de lourds secrets.

J’aurais pu citer beaucoup d’autres sagas qui m’ont totalement embarquée, y compris plus légères. Je pense notamment à celle qui débute avec Les yeux jaunes des crocodiles, de Katherine Pancol, que j’ai adorée. Mais je me suis dit que vous connaissiez sûrement déjà. 

Les livres qui nous font pratiquer l’anglais sans trop nous faire souffrir

Pas de doute, sauf à avoir passé les 15 dernières années dans une grotte, vous connaissez tous déjà Harry Potter de J.K. Rowling. Cette fabuleuse saga était bien sûr également éligible dans la catégorie précédente. Si j’en parle seulement maintenant, c’est justement parce que pour ceux qui ont lu les livres et/ou vu les films, il y a une manière très utile de redécouvrir cette saga : la lire en anglais ! Personnellement, je l’ai fait à la sortie des derniers tomes, trop impatiente de connaître la suite pour attendre la parution en français. Première bonne nouvelle : c’est tout à fait lisible, surtout si vous connaissez déjà la trame générale de l’histoire. Seconde bonne nouvelle : c’est vraiment rigolo de découvrir les noms des personnages en version anglaise, qui sont souvent des traductions littérales : Neville Longbottom par exemple. Vous verrez, très vite, vous lirez en anglais avec aisance et c’est une belle récompense.

Idem avec la foisonnante littérature de Danielle Steel : vous allez me dire « Mais ce sont des
romans à l’eau de rose !? » Et vous aurez raison. En fait, c’est justement idée ! Roman à l’eau de rose veut dire : vocabulaire et scènes souvent répétitives, très vite mielleuses et exaspérantes dans notre langue natale, mais définitivement très utiles dans une langue étrangère ! Je vous parie que vous vous surprendrez même à verser une petite larme lorsque vous arriverez au bout de votre premier roman : sentimentalisme ou soulagement d’en avoir terminé ? A vous de me le dire ! Voici quelques exemples de titres que j’ai lu en anglais et qui fonctionnent bien : First sight, A perfect life, Amazing Grace 

Les romans tellement géniaux qu’on voudrait qu’ils ne finissent jamais

Il y a des écrivains qui sont des génies, personne n’en doute. Par exemple, Jules Verne est quasiment incontesté. J’ai préféré identifier ceux qui sont, certes, lus et connus, mais pas autant que d’autres, alors qu’ils me paraissent tout aussi doués. Je pense d’abord à Robert Merle, qui a écrit de magnifiques romans : Un animal doué de raison en premier chef, qui raconte l’histoire absolument incroyable de l’utilisation militaire des dauphins pendant la Seconde guerre mondiale et qui démontre, s’il le fallait encore, leur incroyable degré d’intelligence rationnelle et émotionnelle.

peter-heller-la-constellation-du-chien-240x385De la même manière, Malevil (également de Robert Merle) est un roman d’anticipation
magnifique, qui fait le lien avec le prochain livre de ma sélection : La constellation du chien de Peter Heller. Dans l’un comme dans l’autre, l’histoire débute après une catastrophe mondiale, qui a fait peu de survivants. L’heure est venue d’apprendre à survivre pour les héros de ces romans, tous deux écrits avec un grand sens du rythme et de l’intrigue. Malheureusement, il semble que le second roman de Peter Heller ne soit pas de la même qualité… Vous l’avez lu ?

Enfin, je ne pouvais pas boucler cette liste sans évoquer mon auteure emblématique : Amélie Nothomb. Je le dis en demi-teinte, car j’ai arrêté de lire ses romans depuis plusieurs années, déçue que j’étais par Le fait du prince (c’est le dernier que j’ai lu) et les quelques précédents. Pour autant, je reste absolument fan de ses premiers ouvrages, avec un vrai coup de cœur pour La métaphysique des tubes, livre qui raconte sa petite enfance au Japon, mais aussi pour Péplum ou encore Les Catilinaires. Ces 3 ouvrages ont le point commun de partir de postulats tout à fait étranges et inhabituels, pour nous amener là où l’auteure le souhaite. Je ne retrouve pas cela dans ses romans les plus récents et c’est dommage.

Les livres qui nous aident à comprendre le monde et à évoluer

Cette dernière catégorie vous donne des clés pour être un véritable acteur dans votre écosystème. Le choix des ouvrages présentés ici a été fait pour l’absence de dogmatisme qui les sous-tend : ces livres sont avant tout des outils de réflexion et d’enrichissement personnel, ils n’ont pas vocation à prêcher pour une quelconque paroisse. Et ça me plaît assez.

Pour aller du général au particulier, je commencerais par le magnifique livre Les identités meutrières d’Amin Maalouf. Vous connaissez déjà son neveu (le trompettiste Ibrahim Maalouf), mais pas encore le tonton ? Outre le fait que l’un de ses romans ait remporté le prix Goncourt (Le Rocher de Tanios), ce qui en dit long sur la qualité de sa plume, mais qui peut aussi en rebuter certains… Amin Maalouf a, de mon point de vue, la grande vertu de l’humilité : celle du grand voyageur, de l’homme multi-culturel, qui a fortement ressenti le déracinement et le racisme ordinaire. Il en tire la substantifique moelle dans Les identités meutrières, ouvrage dans lequel il décortique les mécanismes de la méfiance et parfois de la haine née du communautarisme, tout en mettant en évidence les schémas qui nous permettraient de voir d’abord nos points communs avant d’exacerber nos différences. Si chaque adolescent lisait ce livre durant sa scolarité, nous aurions déjà résolu une partie du problème.

Dans un autre registre, nous avons parfois besoin de méthode, de déclic, d’exercices… pour passer à l’acte. Si vous êtes à la recherche de formules magiques pour vous dépasser, en fait pas magiques du tout mais souvent basées sur des mécanismes de programmation neurolinguistique, le livre Switch, osez le changement de Chip & Dan Heath pourrait bien vous séduire : à grand renfort d’expérimentations et de cas pratiques, les deux auteurs vous expliquent comment vous motiver et motiver les autres, que ce soit au boulot ou à la maison. Testé et approuvé.

Enfin, si vous vous sentez parfois un peu seul dans vos démarches et que vous avez la dupinsensation que vos idées prennent le chemin d’élucubrations utopiques… Les défricheurs d’Eric Dupin pourrait bien vous rebooster durablement : ce livre résolument positif donne un aperçu des nombreuses initiatives conduites partout en France par des citoyens impliqués. Loin de lister des projets de doux-dingues marginaux, ce livre se fait le porte-voix de projets qui pourraient bien essaimer, après avoir fait la preuve de leur pertinence et de leur pérennité. L’esprit est proche de celui du film Demain, succès fulgurant dans nos salles obscures. Il est également cousin de celui du magazine Kaizen, dont le slogan est « Construire un autre monde… pas à pas ». Enfin, il rejoint l’idée fondatrice du mouvement citoyen lancé par Alexandre Jardin, Bleu-blanc-zèbre, qui tente de faire l’inventaire des projets qui marchent pour que les « faizeux » échangent, se soutiennent, collaborent, dupliquent…

Evidemment, cette liste volontairement réduite est très incomplète. J’ai dû faire des choix pour m’arrêter à 10 (en fait, pour ceux qui auraient recompté, il y en a un peu plus…).

Vous l’aurez compris, chacun de ces livres a tenu un rôle très précis dans ma vie : certains m’ont simplement été utiles ou m’ont divertie, quand d’autres m’ont réellement remuée et fait réfléchir. J’espère que ce dossier vous aura donné l’envie d’entendre d’autres musiques, de partir à la rencontre d’autres visions de notre monde, de réinventer un imaginaire… et qu’il vous aura rappelé à vos rêveries et à vos envies. Je serais ravie d’échanger avec vous sur vos futurs commentaires de lecture !

Maintenant, c’est à votre tour : quels sont vos livres de chevet ? Quelle que soit la catégorie à laquelle ils appartiennent (et vous en avez peut-être d’autres en tête ?), je suis preneuse ! En effet, je n’ai plus rien à lire en ce moment…

Bonne lecture

Blandine