Nous sommes nombreux à avoir un jour réfléchi à quitter le monde du salariat. Si contrairement à moi, vous ne vous êtes pas encore lancé, vous devez avoir une foultitude de questions, auxquelles il vous faut trouver les réponses.
Parmi les plus cruciales, vient la question : Mais pour quoi faire ? Continuer le même métier pour votre propre compte ? Accomplir un rêve d’enfant ? Il s’agit avant tout de trouver LA bonne idée de business, qui vous permettra de vous épanouir, d’utiliser vos talents et… de gagner votre vie. Pour cela, il faut à la fois exploiter vos forces et vos envies, et définir un concept qui soit vendeur, qui interpelle, qui résonne dans l’esprit, voire dans le cœur, de vos futurs clients.
Les ressorts profonds
Cette envie de changement cache la plupart du temps une quête de sens et d’équilibre. Quête de sens, pour s’engager dans une activité qui s’inscrit dans notre modèle de valeurs et dans notre vision du monde. Quête d’équilibre, pour être en cohérence avec nos savoir-faire, nos savoir-être, et notre situation personnelle. Difficile d’envisager un métier qui implique des déplacements constants dès lors qu’on souhaite privilégier sa vie de famille. Compliqué de s’orienter vers une activité qui requiert des compétences que l’on n’a pas validées et qui demandent un lourd parcours de formation. Encore que… Tout dépend de votre situation !
Pour ma part, le moment où je me suis sentie prête était un véritable alignement de planètes : un déclencheur professionnel (un poste, un manager qui ne me correspondait plus), une expérience significative dans des fonctions transversales derrière moi (un côté couteau-suisse réutilisable dans d’autres métiers), un réseau professionnel étoffé (qui pouvait me soutenir, créer des rencontres, m’accompagner techniquement, constituer ma base de premiers clients), une épargne suffisante pour me donner l’oxygène nécessaire au lancement initial… et une idée !
La bonne idée
Pour ce qui est de l’idée, le fait de se maintenir en veille constante des innovations, projets, tendances…, de faire preuve de curiosité, de participer à des salons, ateliers, tables-rondes…, peut grandement aider à l’émergence d’un Eureka. Avant de choisir le coworking, j’avais envisagé bien d’autres options : une laverie automatique intégrant un cyber café (2003), une activité de wedding planner (2009), un lieu de vie et d’échanges pour les enfants et ados avec librairie et ateliers DIY (2014)… Toutes ces activités étaient sous-tendues par des modèles économiques potentiellement viables. Pourtant, je ne me suis pas lancée. Qu’est-ce qui m’a retenue ? Une petite voix dans ma tête… Je n’y croyais qu’à moitié. Et mon véritable Eureka est arrivé. C’était il y a 5 ans, au Salon des Entrepreneurs, lorsque j’ai assisté à une conférence à propos de l’univers du coworking. Aujourd’hui, je peux dire que cela a été une vraie révélation. A l’époque, j’y ai simplement vu un sujet d’intérêt parmi tant d’autres, pour la salariée que j’étais, qui s’est progressivement transformé en projet concret au fil de mes découvertes : les tendances lourdes qui sous-tendaient la croissance de ce marché, la rencontre de personnes impliquées dans cet univers, passionnées d’expérimentation et de prospective, la philosophie collaborative, la conviction que ce service était pertinent dans mon environnement immédiat et que je disposais des capacités nécessaires pour conduire un tel projet.
Ne vous y trompez pas : le but n’est certainement pas de suggérer à tous les futurs entrepreneurs de se lancer dans le coworking. Mon exemple a pour objectif de vous montrer que la créativité émerge souvent de la sérendipité, la rencontre fortuite. Son gros avantage est qu’elle permet un véritable cheminement, un parcours intérieur, bien plus que de se voir asséner que tel secteur ou tel métier EST le bon plan de demain, comme on peut le lire en Une de certains magazines économiques. Le bon plan, c’est de faire vos choix en conscience, selon vos propres critères. Mais ce n’est pas parce qu’on parle de sérendipité que l’idée va vous tomber toute crue dans le bec. Cela veut dire que plus vous multiplierez les occasions d’échanges, d’information, de réflexion, et plus vous aurez de « chances » de trouver (construire) enfin cette bonne idée. D’où l’intérêt de frayer avec l’univers du coworking, qui regorge d’entrepreneurs plus créatifs les uns que les autres !
Les projets inspirants
En attendant votre passage au 50 Coworking ou ailleurs, je contribue à votre réflexion en vous soumettant quelques projets passionnants qui ont vu ou sont en train de voir le jour en ce moment. Quelques idées inspirantes. Que je vous laisse décortiquer pour y trouver la substantifique moëlle qui vous amènera à creuser votre propre sillon.
Encore une idée de service que j’ai eue, mais pas la première… Si vous vous interrogez sur une réorientation professionnelle majeure, ce site vous permet de tester un job pendant un temps court (1/2 journée ou journée), en partageant le quotidien d’un professionnel établi. Un « Vis ma vie » sans passer à la télé, en fait ! J’adore, car c’est top en cas de questionnement professionnel, mais aussi comme idée de business.
Les sites sur le sujet foisonnent : www.viemonjob.com, www.testunmetier.com, www.lesavoirfaire.fr… Vous avez le choix !
ETIC est une foncière qui crée, finance et gère des espaces de bureaux et de commerces dédiés aux acteurs du changement sociétal. Elle a déjà lancé de nombreux projets en France, qui ont pour triple objectif de proposer des espaces professionnels à loyer modéré, de réhabiliter des bâtiments dans une logique de haute qualité environnementale, et de préserver le patrimoine immobilier ancien. Par exemple, la récente rénovation du Château de Nanterre est leur œuvre ! Le modèle économique se base sur une juste répartition de la valeur créée.
www.lamarqueduconsommateur.com
Vous avez forcément entendu parler de la brique de lait « C’est qui le patron ? ». Une marque lancée l’an dernier et qui vient de faire un bilan plus que positif de cette première année d’exploitation. Il faut dire que la marque est guidée par le bon sens : rémunération plus juste des éleveurs, traçabilité des produits et cahier des charges assurant un niveau de qualité supérieur. Après le lait, d’autres produits vont débarquer dans les rayons de nos commerces, affaire à suivre ! Les annonces de rachat de grandes surfaces par des coopératives de producteurs se multiplient, et vont dans la même direction.
Vous l’avez sûrement remarqué, ces projets ont des points communs. Des tendances de fond font frémir notre économie, parmi lesquels la recherche de sens et de convivialité, le retour au local et la (re)prise de contrôle sur les circuits de mise en relation et de distribution. J’ai volontairement choisi des entreprises à but lucratif, pour démontrer qu’une activité peut être responsable et viable économiquement. Evidemment, cela ne remet en rien en cause le rôle fondamental joué par les nombreuses associations actives dans toute la France.
Les meilleures sources
Au-delà de ces quelques exemples qui ont résonné en moi, certains médias vous permettront d’aller beaucoup plus loin dans vos recherches.
L’idée de ce magazine est simple : « Construire un autre monde, pas à pas ». Et oui, un peu d’ambition ne fait jamais de mal ! Tout est dit dans le nom, puisque Kaizen signifie en japonais : « changement » (kai) « bon » (zen). Directement lié au Mouvement des Colibris, qui incite chacun à faire sa part en ce bas monde, le magazine relaie toutes les initiatives populaires positives, et propose des dossiers de fond pour nous éclairer sur le monde qui nous entoure, avec un regard neuf. Jetez aussi un œil à www.colibris-lafabrique.org, qui recense des projets pour en faire des cas d’école et/ou échanger des compétences et des ressources.
www.europe1.fr/emissions/circuits-courts
Europe 1 vient de lancer une émission quotidienne sur la thématique des circuits courts : une mine d’idées et d’informations sur les initiatives citoyennes, à écouter en live ou en podcast ! Quelques exemples de sujets déjà abordés : Ces cadres qui changent de vie et deviennent artisans ; Et si l’arbre était l’avenir de l’Homme ? ; A quoi ressemblera la ville de demain ?.
Dans le prolongement de mon article « Adoptez la Feel Good attitude ! », ce site s’est donné pour mission de diffuser toutes les bonnes nouvelles, avec l’idée que : « De mauvaises nouvelles peuvent en cacher une bonne ». Déjà, c’est rafraîchissant et ça nous fait travailler les zygomatiques et donc les endorphines, et donc la part créative de notre cerveau ; mais en plus, certaines (bonnes) nouvelles sont de réelles sources d’inspiration.
Ce site se dit « Le média des start-ups et entrepreneurs ». Il met en lumière l’activité de tout un tas de jeunes start-ups et traite de sujets de société dans son magazine en ligne. Sont aussi proposés de multiples formations, informations et outils à destination des entrepreneurs de tous poils.
Le concept du Hashtag est tout de même une belle invention. Vous voulez tout savoir sur un sujet en particulier ? #coworking, et vous voilà en lien avec tous ceux qui se sont emparés du sujet et tout le contenu qu’ils ont partagé. Trop bien quand même. Dans le même esprit, les alertes automatiques sur Google sont extrêmement utiles lorsqu’on souhaite réaliser une veille régulière sur un sujet (Google Alertes).
A vous de trouver parmi ces sources fertiles LE truc qui est fait pour vous, ou en tout cas le premier fil de la pelote que vous déroulerez ensuite. Et de voir si vous êtes en mesure, ici et maintenant, de vous lancer ou non. Si non, d’envisager les étapes qui vous permettront de le faire demain. Ou pas. Car il ne faut pas oublier les autres points communs de tous les projets d’entrepreneuriat (ou presque) : vous allez faire des tâches très rébarbatives une partie significative de votre temps, au moins au début. Ne comptez pas sur quelqu’un d’autre que vous-même pour les démarches de création, d’assurance, d’ouverture de compte… la prospection de votre clientèle, la facturation, la comptabilité, le rangement, les relances sur les impayés… Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous avait pas prévenu ! Si vous avez bien tout ça en tête, éclatez-vous, le plus beau reste à venir !